LE COQ ET LA PERLE (*)
Un jour un Coq détourna (1)
Une perle qu'il donna
Au beau (2) premier Lapidaire :
Je la crois fine, dit-il ;
Mais le moindre grain de mil
Serait bien mieux mon affaire.
Un ignorant hérita
D'un manuscrit qu'il porta
Chez son voisin le Libraire.
Je crois, dit-il, qu'il est bon ;
Mais le moindre ducaton (3)
Serait bien mieux mon affaire.
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(*) La source de la première partie est Phèdre (III, 12)
Le second sizain est de La Fontaine seul, presque
symétrique au premier (sauf pour les rimes des vers 4 et 5); "Cette symétrie générale, rehaussée par cette discrète modulation produit un amusant effet d'écho"
(J.P.Collinet, oeuvres complètes, la Pléiade) |
(1) mit de côté, à son profit
(2) renforce le sens de premier ; on dirait maintenant : au tout premier
(3) demi-ducat ou ducat d'argent (le ducat était en or) ; il y avait des ducatons de Venise et des ducatons de Hollande.
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illustration : christian Chabert,
carte postale
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