Javascript Menu by Deluxe-Menu.com Bernard Mélois chez La Fontaine : sculptures à fables, du 6 mai au 31 août 2006
portrait de Jean de La Fontaine le corbeau de la fable jardin de la maison natale actuellement le perron de l'entrée de la maison
Mélois : sculptures à fables (dans ce site cf :actualités) :
Bernard Mélois  
chez La Fontaine, à la médiathèque et dans différents lieux de la ville : 06 mai 2006 -31 août 2006
mira
Picalin le chat dans la maison (Bernard Mélois)
Mira s'éveille--130x50x44cm (Bernard Mélois)

Réponses évasives à des questions précises sur le fond et sur la forme.

Le fond m’importe plus que la forme. Celle-ci n’est que l’emballage de l’idée. Mes sculptures naissent d’une idée. La Création première en est le titre et ses sous-titres. Je ne cherche pas mes idées, elles me viennent spontanément comme des bulles viennent exploser à la surface d’une cuve en fermentation. Elles me viennent de mes grandes Amours, avec délices, et de mes grandes haines, avec morgue.

Pourquoi la tôle émaillée ? Par nécessité, un peu par hasard. La nécessité économique m’a conduit à utiliser les matériaux de récupération dans l’élaboration de mes premières sculptures. Intellectuellement, l’idée d’interpréter étymologiquement le mot création — faire avec rien — m’a toujours séduit, le rien de la société où je vis étant ses déchets. Le besoin d’une forme demi sphérique en 1968 a été le hasard dans l’utilisation de l’émail, c’était une vieille louche. Mes préoccupations m’orientaient vers la polychromie. La couleur était là “ naturellement ” avec la forme, restait à inventer la technique. La tôle émaillée ne se plie pas, se soude difficilement, les surfaces sont réduites.Quelle est ma technique ? Sur le tableau de mon atelier, je décroche le croquis que j’ai choisi de réaliser. C’est un croquis élémentaire, une simple note prise pour fixer une idée jaillie. Elle pourrait être écrite. Je commence à dessiner ma forme en tordant du fer à béton, de face puis de profil. Je détermine l’encombrement de la, sculpture dans l’espace. Je dresse toutes les verticales en fer à béton, je souligne les détails. La structure est essentielle, la tôle émaillée n’est que le recouvrement de l’espace délimité par elle. Comme en architecture, les murs rideaux ferment l’espace créé par l’ossature métallique

. La structure terminée, j’y place symboliquement un coeur. La sculpture vit déjà. Et je commence à faire les pieds afin d’assurer dès l’abord la stabilité de la sculpture et je monte progressivement mes tôles. Quand l’essentiel du corps est terminé restent les bras et la tête dont les structures n’ont pas été faites. Je réalise d’abord celles des bras, auxquelles je soude les mains. Des mains, je rejoins les épaules. Je termine par la tête. Le travail de soudure est terminé.
Mes sculptures sont datées, signées, et numérotées d’un cordon de soudure sous les pieds, ou autre emplacement invisible à l’exposition. Commencenttoilette et retouches. Je nettoie la sculpture avec de l’Ajax et du Scotch Britt, comme une simple casserole. Je masque ensuite les quelques éclats d’émail inévitables avec la dilatation des tôles. J’utilise pour cela du mastic à voiture que je ponce après séchage. Je fais ensuite les retouches de couleur à ces endroits avec une peinture émaillée. La sculpture est termimée. J’aurai mis 3 à 9 mois pour la faire si c’est une grande pièce, 3 à 4 semaines si c’est une petite. En finition, je la passe au cirage incolore, et je la fais briller avec un chiffon de laine, comme on le fait pour les chaussures. J’aime les mots, j’aime en jouer dans mes titres. J’aime le paradoxe, que l’ombre soit lumière, que l’ordure devienne or pur, et ma satisfaction vient autant du fait de faire une sculpture que l’on dit “ singulière ” que de l’idée que ce qui était un seau hygiénique soit mis dans un salon et regardé avec amour. Bien sûr, le seau a été découpé, trituré, et si je ne le disais pas, peut-être que personne ne saurait que c’est un seau. Mais moi je le sais et ça me plaît, et je le dis et ça me plaît de le dire.

Ce qui était dans l’ombre est là, sous les projecteurs et c’est peut-être beau.

Bernard Mélois

En liaison avec l’exposition à Château-Thierry des Sculptures à fables, Bernard Mélois a accepté l’invitation de l’association pour le musée Jean de La Fontaine et viendra  parler de ses réalisations, de sa démarche artistique et …. répondra à vos questions. Un grand merci à lui !
L’entrée est libre : .Jean Macé (médiathèque) Jeudi 1er juin, 18h Venez nombreux !

Exposition Bernard Mélois