Javascript Menu by Deluxe-Menu.com fable Jean de La Fontaine : Le serpent et la lime
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Fable, Jean de La Fontaine, 
Le Serpent et la Lime,  Livre V, fable 16
 

 

LE SERPENT ET LA LIME

On conte qu'un Serpent voisin d'un Horloger
(C'était pour l'Horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et cherchant à manger,
              N'y rencontra pour tout potage
Qu'une Lime d'acier qu'il se mit à ronger.
Cette Lime lui dit, sans se mettre en colère :
        Pauvre ignorant ! et que prétends-tu faire ?
              Tu te prends à plus dur que toi.
              Petit serpent à tête folle,
              Plutôt que d'emporter de moi
              Seulement le quart d'une obole, (1)
              Tu te romprais toutes les dents :
              Je ne crains que celles du temps.

Ceci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre,
Qui n'étant bons à rien cherchez sur tout à mordre.
            Vous vous tourmentez vainement.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
                     Sur tant de beaux ouvrages ? (2)
Ils sont pour vous d'airain, d'acier, de diamant .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les sources de cette fable se trouvent chez Esope :
"La belette et la lime", "La vipère et la lime" et chez Phèdre (IV, 8).

En 1666 Boileau venait de publier ses premières
"Satires" et était en butte à de violentes attaques.
Est-ce pour cela que La Fontaine a composé
cette fable afin de le défendre  contre ses ennemis

(1) en termes de médecine, poids de dix grains...(Richelet)
(2) La Fontaine s'indigne ici contre les critiques.

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