LE SINGE
Il est un singe dans Paris
A qui l'on avait donné Femme.
Singe en effet d'aucuns maris,
Il la battait. La pauvre Dame
En a tant soupiré qu'enfin elle n'est plus.
Leur Fils se plaint d'étrange sorte,
Il éclate en cris superflus :
Le Père en rit : sa femme est morte.
Il a déjà d'autres amours,
Que l'on croit qu'il battra toujours.
Il hante la taverne, et souvent il s'enivre.
N'attendez rien de bon du Peuple imitateur (1),
Qu'il soit singe ou qu'il fasse un livre :
La pire espèce, c'est l'auteur. |
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Le thème du plagiat, traité dans la fable "Le Singe" a déjà été évoqué par L.F. dans "Le Geai paré des plumes du Paon" (IV, 9).
Ici, il montre un peu plus d'exaspération...
Le plagiaire serait (peut-être...) Furetière.
Les sources de cette fable sont inconnues.
Le singe imite tout de la nature humaine... |
(1) Horace : "servum pecus" (Epitres , I )
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Illustration : Gustave Doré
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