Javascript Menu by Deluxe-Menu.com fable Jean de La Fontaine : Le torrent et la rivière
portrait de Jean de La Fontaine le corbeau de la fable jardin de la maison natale actuellement le perron de l'entrée de la maison
Fable, Jean de La Fontaine, 
Le Torrent et la Rivière,  Livre VIII, fable 23   
 

LE TORRENT ET LA RIVIERE

               Avec grand bruit et grand fracas
               Un Torrent tombait des montagnes :
Tout fuyait devant lui ; l'horreur suivait ses pas ,
               Il faisait trembler les campagnes.
               Nul voyageur n'osait passer
               Une barrière si puissante :
Un seul (1) vit des voleurs, et se sentant presser (2),
Il mit entre eux et lui cette onde menaçante.
Ce n'était que menace, et bruit, sans profondeur ;
               Notre homme enfin n'eut que la peur.
               Ce succès lui donnant courage,
Et les mêmes voleurs le poursuivant toujours,
               Il rencontra sur son passage
               Une Rivière dont le cours
Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille
Lui fit croire d'abord (3) ce trajet fort facile.
Point de bords escarpés, un sable pur et net.
               Il entre, et son cheval le met
A couvert des voleurs, mais non de l'onde noire :
               Tous deux au Styx (3) allèrent boire ;
               Tous deux, à nager malheureux,
Allèrent traverser, au séjour ténébreux,
               Bien d'autres fleuves que les nôtres.
               Les gens sans bruit sont dangereux ;
               Il n'en est pas ainsi des autres.

Sources : Abstemius (Lorenzo Bevilacqua), humaniste italien, XVème siècle. Il publia à Venise à la fin du XVème siècle, des fables latines qui inspirèrent en partie La Fontaine. (Nevelet)
Molière dans "Tartuffe" (acte I, scène1) cite "il n'est pire eau que l'eau qui dort"
(1) un seul....voyageur (vers 5)
(2) serrer de près
(3) tout de suite
(4) fleuve des Enfers (l'onde noire...)


illustration de Grandville
illustration : Grandville

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