Javascript Menu by Deluxe-Menu.com fable Jean de La Fontaine : les Voleurs et l'Ane
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Fable, JEAN DE LA FONTAINE, 
Les Voleurs et l'Ane,  Livre I, fable 13  
   
LES VOLEURS ET L'ÂNE

Pour un Âne enlevé deux Voleurs se battaient :
L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre.
              Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
  Arrive un troisième Larron
  Qui saisit Maître Aliboron.
L'Âne, c'est quelquefois une pauvre province :
              Les Voleurs sont tel ou tel prince,
Comme le Transylvain, le Turc , et le Hongrois.(1)
        Au lieu de deux j'en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d'eux n'est souvent la province conquise (2):
Un quart (3) Voleur survient, qui les accorde net (4)
  En se saisissant du Baudet.



Les Voleurs et l'Âne, J.B. Oudry, XVIIIème siècle

Illustration : J.B. Oudry

Sources : L'apologue d'Esope "Le lion, l'ours et le renard"
figurait dans "Esope" de Gryphe, (Lyon 1536)
Après des versions françaises du XVIe, qui avaient remplacé les animaux par des humains, d'autres versions françaises, écrites au XVIIème auraient servi de source à La Fontaine.
La fable est peut-être issue de la situation politique internationale dans les Balkans à cette époque.
"La sagesse de cette fable rejoint celle de "l'huître et les plaideurs" " (M.Fumaroli, Fables éd. la Pochothèque)

(1) Il était question en 1661 que la Turquie déclare la guerre à l'Empire qui avait des prétentions sur la Hongrie et la Transylvanie.
(2) Souvent, la province n'est conquise par aucun d'eux.
(3) quatrième : ici, l'Empereur qui annexe la Transylvanie (baudet de la fable) en 1699.
(4) à l'époque, le "t" final pouvait ne pas se prononcer


les voleurs et l'âne, François Chauveau

Illustration : F. Chauveau


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