Javascript Menu by Deluxe-Menu.com Les expositions en l'honneur de Ba Jin, les miniatures chinoises de la collection Feuillet de Conches
portrait de Jean de La Fontaine le corbeau de la fable jardin de la maison natale actuellement le perron de l'entrée de la maison

Les miniatures chinoises de la collection Feuillet de Conches exposées chez La Fontaine

La Fontaine et la Chine

Trésor du Musée Jean de La Fontaine, entré en 1969, la collection "Feuillet de Conches" est un ensemble unique d'une édition en feuilles des œuvres de La Fontaine, illustrées par les artistes du monde entier, entre 1828 et 1840 environ, rassemblées par le baron Félix-Sébastien Feuillet de Conches (1798-1887).

Le baron Félix-Sébastien Feuillet de Conches (1798-1887) et Jean de La Fontaine

Félix-Sébastien Feuillet de Conches (1798-1887) occupe les postes d'introducteur des ambassadeurs et chef du protocole au Ministère des Affaires Etrangères. Le culte qu'il voue à La Fontaine l'amène à vouloir créer, pour son propre plaisir, un exemplaire unique des œuvres du poète.

Laissons-le parler :

"La Fontaine est un charmeur, on ne peut pas le quitter quand on le tient…
C’est à cette époque que je songeai à réaliser, non sans m’effrayer un peu des difficultés qui en allaient sortir, une pensée qui me préoccupait depuis longtemps, d’en former pour moi un exemplaire unique, orné de dessins de tous les pays, sorte de musée de tous les peintres et dessinateurs, faisant tomber sous un même coup d’œil l’ensemble de tous les goûts, de tous les styles d’une époque, un monument élevé par mon admiration à l’écrivain le plus rare, avec Bossuet et Molière, du siècle de Louis XIV.
Il fallait la situation où je me trouvais aux Affaires Etrangères pour rendre possible l’accomplissement de mon dessein. Quand un ambassadeur, un ministre plénipotentiaire, un consul partait pour son poste, je lui remettais des feuilles avec des analyses des fables dans la langue du pays où il se rendait. Le recueil étant, comme le dit La Fontaine, une ample comédie à cent actes divers, et chaque fable offrant une sorte de drame complet, l’exécution semblait s’indiquer de soi-même. […].
M. Adolphe Barrot, alors consul à Canton, fit exécuter par les meilleurs peintres du pays, une trentaine de sujets merveilleusement réussis, mais où transpirat l’influence des artistes européens établis dans cette contrée. […]. La perdrix et les coqs a fourni à l’artiste le moyen d’entrer dans les mœurs de son pays. Les volailles sont enfermées dans des grillages ; l’habitation des maîtres est à côté. L’homme et la femme sont au repos dans un salon orné de bandelettes d’autographes, selon l’usage du pays. Le mari fume, la femme joue de la flûte.

Quand M. de Lagrené partit en ambassade pour la Chine, je fis traduire en chinois l’analyse de cent fables par mon ami le sinologue Callery, interprète de l’ambassade, et qui avait déjà séjourné dix-huit ans dans le Céleste Empire. Là, les mœurs, les paysages, les habitations des Chinois se développent à plaisir, tout en rendant avec exactitude la pensée des fables."
(Félix, Sébastien Feuillet de Conches : Souvenirs d’un curieux octogénaire 1882)

Les illustrations des fables

Le baron acquiert en feuilles, six exemplaires de l'édition de 1827 des œuvres de La Fontaine annotées par Walckenaer, son premier biographe. Il les fait illustrer par les plus grands artistes de l'époque et rassemble ensuite celles qui lui sont retournées. Les dessins de Delacroix, Decamps, Charlet, Horace Vernet, Ingres etc. s'insèrent ainsi dans les marges du texte imprimé ou en en-tête ou en cul-de-lampe.

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En 1831, une centaine de dessins sous forme de vignettes de petites dimensions, exécutées à la plume, au lavis, parfois rehaussés de gouache, signés par plus de quarante-six artistes européens débutent la collection.

Le recueil de Feuillet de Conches

Cent soixante-douze fables illustrées (parfois de plusieurs dessins), dix contes, quelques images ou ornements pour d'autres œuvres, composent le recueil unique de Feuillet de Conches.

Il entre dans les collections du musée en 1969, de façon assez inattendue. En 1968, on apprend incidemment au musée que la collection est à vendre. Le délai avant la vente aux enchères étant trop court pour réunir les fonds nécessaires, Colette Prieur, conservateur de l'époque, fait connaître à l'acheteur par l'intermédiaire de l'expert le grand intérêt du musée pour cette acquisition. La famille de l'acquéreur jugeant cet achat une folie, expert et commissaire-priseur se concertent, le recueil est repris et le musée peut réunir le financement. L'acquisition se fait !