Oeuvres exposées
Fables
choisies de La Fontaine, ornées
de figures lithographiques de MM. Carle Vernet, Horace Vernet
et Hippolyte Lecomte, Paris, Imprimerie Fain, lithographie
d'Engelmann, 1818, 2 volumes in-folio oblongs.
Cet ouvrage est beaucoup moins une édition des Fables de
La Fontaine qu'une collection de lithographies (procédé nouveau à l'époque)
ayant pour sujet les Fables. L'édition contient
au total 105 fables, 53 pour le premier volume, 52 pour le
second. Les fables sont groupées et classées
sans égard à l'ordre qu'elles affectent dans
l'ouvrage de La Fontaine. Chaque fable est imprimée
sur un feuillet particulier qui porte le titre et la référence
de la fable dans l'ouvrage de La Fontaine. La pagination des
feuillets est très irrégulière dans l'exemplaire
de la Bibliothèque nationale.
L'édition comprend 116 lithographies
hors texte : en effet sept fables ont deux planches et deux
fables en possèdent
trois. On les doit au crayon de Carle Vernet (1758-1836), peintre
de bataille, peintre de la vie sportive du Consulat et
de l'Empire, peintre pour la première fois du cheval
anglais et du cheval arabe, peintre des mameluks, peintre de
moeurs, dessinateur humoriste, lithographe et... anglomane
dès le plus jeune âge... Et encore, fils de Joseph,
père d'Horace et gendre de Moreau. Son
fils Horace Vernet, le dessinateur des images de mode du Journal
des Dames, et son gendre Hippolyte Lecomte l'ont aidé à mener à bien
ce travail qui marque les débuts de la lithographie,
développée en France par Engelmann.
Chaque figure
lithographique, de format 250 mm (largeur) x 180 mm (hauteur),
se trouve sur un feuillet hors texte, placé à la
suite du feuillet qui porte le texte de la fable correspondante.
Mis à part cinq ou six exceptions, ces lithographies
sont généralement signées (et parfois
même datées) dans la planche Carle Vernet, H.
Vernet, Hte Lecomte ou simplement H.L. Au bas de la page on
trouve la mention Imprimerie lithographique de G. Engelmann.
Rue Cassette n° 18 à Paris .
Environ 35 de ces lithographies
ont été
exposées
au musée Jean de La Fontaine
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Sciences
et techniques, thème des journées du patrimoine européen
2004 :
La
lithographie, qu'est-ce que c'est ?
Inventée par le Munichois
Senefelder en 1796, importée à Paris
par André d'Offenbach en 1802, tombée dans l'oubli
pour être enfin popularisée en France à partir
de 1815 par le comte de Lasteyrie et Engelmann, la lithographie
est à peine une technique de la gravure. En effet, elle « s'offre
d'elle-même à qui sait tenir un crayon ».
Sur une pierre calcaire à grains serrés, l'artiste
trace son dessin à l'aide d'un crayon gras ou d'une
encre lithographique. Le grain de la pierre retient l'encre
ou le gras du crayon. La pierre est alors recouverte d'eau
additionnée d'un léger mordant, c'est-à-dire
d'une solution acide diluée. Celle-ci fixe sur la pierre
les graisses du crayon, tandis que les surfaces de la pierre
non protégées par le crayon lithographique se
transforment en nitrate de chaux, qui absorbe l'eau facilement..
A ce moment, si l'on rince la pierre avec de l'eau, les parties
couvertes par le gras du crayon la repousseront et seront rapidement
sèches, tandis que les surfaces vierges demeureront
imbibées : dès lors, quand on appliquera
sur la pierre le rouleau d'imprimerie, chargé d'encre
grasse, celle-ci ne sera retenue que sur les parties sèches,
c'est-à-dire là où le crayon du lithographe était
déjà passé.
Notons que la plupart du temps,
aujourd'hui, les artistes exécutent leurs dessins sur des papiers spécialement
préparés, dit papiers reports, qui servent de
calques et qu'un lithographe professionnel se charge précisément
de « reporter » sur la pierre d'impression.
Le tirage se fait sur une presse spéciale, dite presse à râteau.
(Les fables de La Fontaine
: Quatre siècles d'illustration, Alain-Marie Bassy)
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