Javascript Menu by Deluxe-Menu.com La Fontaine, maison Jean de La Fontaine, livres, artistes, faiences
portrait de Jean de La Fontaine le corbeau de la fable jardin de la maison natale actuellement le perron de l'entrée de la maison
Journal de l'association pour le musée Jean de La Fontaine (suite)

La Fontaine, les livres, les artistes,  N°10
La maison natale, ses transformations extérieures, N°10

Retour sommaire des articles

La Fontaine, les livres, les artistes (Bulletin N°10)

Le poète n'a jamais occulté l'importance de l'impact visuel qu'il accordait au texte : voyager au pays des Fables c'est accepter de regarder le monde avec l'oil du poète.

Une promenade dans le monde des Fables de La Fontaine est donc affaire de regard, mais aussi de sensibilité à la légèreté raffinée de sa poésie. L'acuité requise n'est pas uniquement visuelle, il faut également avoir l'ouïe fine pour percevoir la subtile mélodie de ces vers où tout est davantage suggéré.

À mi-chemin de la culture savante et de la culture populaire, la poésie des Fables est une poésie qui donne à voir. Le vice et la vertu, la folie et la cruauté, l'inconséquence, la vanité. tout un art de regarder est nécessaire pour comprendre. Chaque tableau de la comédie humaine est chez La Fontaine une mise en miroir de la société à travers un reflet animal.

Dès le début, La Fontaine a été une source d'inspiration inépuisable pour les artistes fascinés, se promenant d'une fable à l'autre, avançant dans la juxtaposition plaisante de ces tableaux si génialement peints. On se trouve confronté à une évidence : la fable est indissociable de l'art de l'image, du récit plastique. Dès la première édition de 1668, le poète en a décidé ainsi : chacune de ses fables est parue illustrée par François Chauveau, le graveur du roi. La mise en résonance du texte par l'image a  donc été voulue par La Fontaine. Le résultat est là : il est l'écrivain le plus illustré de la littérature française.

La multiplicité des illustrations a eu néanmoins un préalable incontournable : chaque artiste est d'abord un lecteur. Pour donner à voir la fable, l'illustrateur doit recomposer le miroir du poète à travers son propre reflet. Comment l'oil de l'artiste va-t-il traiter la résistance inhérente à toute interprétation ?  L'aboutissement de cette démarche n'est-il pas d'entrer en concurrence avec le génie du texte et le talent du poète ? Le processus du passage du texte à l'image est délicat, il faut de l'intuition et de la finesse pour  percer le voile de la fable.

 

 

Sagesse révélée, sagesse voilée, la sagesse des fables est celle des Anciens, celle de la révélation première. Le monde des Fables n’est pas très loin du monde de la Bible. Des énigmes, des figures, des paraboles sont les véhicules du sens.

Depuis ce 31 mars 1668, la magie lafontainienne a incité de nombreux créateurs à lui faire écho par l’image. La qualité de cette résonance dépend de la capacité de chaque artiste à voir et à entendre au-delà de l’écran de la fable, sans se faire happer par l’œil du poète.

Christiane Sinnig-Haas, Conservateur du patrimoine

Les éditions Chandeigne ont publié en 2001 Les fables de La Fontaine du monastère de Saint-Vincent à Lisbonne. Étonnant La Fontaine. Qui s'attendrait à découvrir dans un lieu de prière des panneaux d'azulejos, ces carreaux de faïence émaillés et ornés, représentant des fables de La Fontaine d'après les illustrations de Jean-Baptiste Oudry ? L'Exposition mondiale de 1998 à Lisbonne fut l'occasion de restaurer le monastère de Saint-Vincent et de sortir des cloîtres ou débarras qui les cachaient ces panneaux ignorés de tous, simplement mentionnés dans le Guide du Portugal publié en 1924 par la B.N. de Lisbonne. Les fables n'étaient pas prêtes pour l'ouverture de l'Exposition, le public peut les admirer depuis quelques années seulement. Le livre reproduit les trente-huit fables de Saint-Vincent, accompagnées du texte correspondant de La Fontaine et d'une traduction portugaise.

disponible à la boutique du musée. 



 

 

L'Ours et l'Ameteur des Jardins

La maison natale, ses transformations extérieures

Le thème "Patrimoine et Territoires" de la dix-neuvième édition nationale des journées du Patrimoine permet encore pendant plusieurs semaines de découvrir vingt et une lithographies datant de 1821, sélectionnées parmi la représentation des Monumens [sic], établissements et sites les plus remarquables du département de l'Aisne, lithographiés par M. Edouard Pingret, peintre et professeur de dessin à Saint-Quentin, avec des notices explicatives rédigés [sic] par M. Brayer, chef de bureau à la Préfecture de l'Aisne. Édouard Henri Théophile Pingret (1788-1875) est référencé "peintre d'histoire, scènes de genre, portraits, pastelliste, dessinateur, lithographe".

La notice explicative de la lithographie de la maison natale nous apprend que M. Nusse, notaire à Château-Thierry, est dépositaire du contrat de vente de la maison, daté du 2 janvier 1676. Elle portait alors le numéro 3 de l'ancienne rue des Cordeliers, devenue rue Jean de La Fontaine en 1808. D'après la description de la maison faite dans le contrat, on se rend compte que les propriétaires successifs ont tenu à en respecter l'architecture. Des représentations exposées au musée, antérieures à celle de M.  Pingret, nous le confirment.

 - Avant 1820, on observe encore la tourelle avec son toit pointu qui menait au cabinet de travail de La Fontaine.

 - En 1821 M. Pingret dessine la tourelle, privée de son toit pointu et de son sommet, abattus en 1820. La toiture de l'aile droite à été prolongée pour recouvrir ce qui  en reste. Sur le dessin de M. Pingret, on ne fait que deviner la saillie de cette tourelle, cachée par le fronton triangulaire du porche, l'illustration reproduite ici est plus explicite.

- Enfin, en 1872, la tourelle avec l'escalier à vis qui mène au cabinet de travail de La Fontaine disparaissent en même temps que la porte cochère, pour respecter le plan de rectification de la rue. Les trois quarts du cabinet de travail du poète sont alors détruits.  
Actuellement : restauration de la façade

avant 1820

après 1820, ce qui est visible de la rue

après 1820, ce que l'on voit à l'intérieur de la maison, dans la cour

Articles : Thérèse Pichard