Javascript Menu by Deluxe-Menu.com expositions au musée Jean de La Fontaine à Château-Thierry
portrait de Jean de La Fontaine le corbeau de la fable jardin de la maison natale actuellement le perron de l'entrée de la maison
EXPOSITIONS AU MUSEE  : ARCHIVES 2002-2003

[.] A la fin des années 1920, l'annonce qu'Ambroise Vollard, marchand de tableaux et collectionneur, confie à Chagall le soin de réaliser 100 gouaches pour illustrer une édition des Fables de La Fontaine provoque plus de sarcasmes que d'enthousiasme. Les conditions d'accueil du projet puis les difficultés techniques de reproduction en couleurs de ces gouaches, aggravées par la rapide et hétérogène dispersion de la série, conspirent au point de la reléguer au chapitre des chefs-d'ouvres inconnus, inaccessible gisement où se côtoient toutes ces ouvres dont on a entendu parler mais que l'on n'a jamais vues. [.]

En 1926, Chagall entame les gouaches des Fables, objet d'un second contrat avec  Vollard. On ne sait pas comment Chagall choisit les fables qu'il va illustrer, mais voici comment il en prend connaissance : "C'est Madame Chagall qui les lit à haute voix lorsqu'il est au travail, mais Chagall l'arrête toujours à la moralité : "ça, ce n'est pas pour moi", dit-il." (Pierre Courthion, 1929).
           Au cours des 19 mois suivant le printemps de 1926, 120 gouaches sont réalisées, certainement plus... 100 sont exposées chez Bernheim-Jeune.
           A partir de ces gouaches, des planches sont gravées et vont permettre le tirage des eaux-fortes originales. Cette seconde réalisation, conduite par Maurice Potin, donne lieu aux livraisons du 3 avril 1929 au 20 juillet 1931.

Sources: " Marc Chagall, les  Fables de La Fontaine" livre édité par la R.M.N., en vente à la boutique du musée.
 
L'artiste grave les eaux-fortes. Le livre n'est publié qu'en 1952.
Marc Chagall rehausse lui-même à l'aquarelle les eaux-fortes desexemplaires présentés au Musée Jean de La Fontaine.

 

couverture du livre

Pour la cinquième édition du PRINTEMPS DES MUSEES, le musée Jean de La Fontaine a été ouvert au public gratuitement le dimanche 4 mai 2003. 
Les enfants ont pu découvrir l'exposition "Fabuleux Jean de La Fontaine"
 

Depuis décembre 2002    :    Exposition-dossier en relation avec la dernière acquisition

Toile de Léon Lhermitte dont le musée vient de faire l'acquisition. I! s'agit d'une huile de 40,5 x 32,5, datant de 1872 et intitulée « La rue haute de Mont-Saint-Père ». Ce beau travail représente l'extrémité de l'actuelle rue Saint­Emilion, une partie de la façade de l'église et un grand pan de ciel. L'édifice ne ressemble pas à celui d'aujourd'hui, construit après la Grande guerre et que Léon Lhermitte appréciait assez peu. Il aurait aimé, dit-on, qu'on reconstruisit à l'identique, le clocher en bulbe qui couronnait le monument. Madame Sinnig-Haas, conservateur du musée, a « mis en scène » avec un goût très sûr, le petit chef-d'oeuvre de Léon Lhermitte. Entourant la toile, dans une première salle, de toutes sortes de reproductions de dessins du peintre. Autour de plusieurs thèmes, tels que: Les métiers à Mont-Saint-Père , la Ferme du Rû de Chailly , Les intérieurs à Mont-Saint-Père , etc. Dans tous ces travaux, on découvre l'extraordinaire don d'observation de l'artiste, qu'il s'agisse d'une femme épluchant des légumes, de la sortie du troupeau, d'une vieille couseuse et son enfant. A sa façon, Léon Lhermitte compose comme le faisaient les écrivains réalistes et naturalistes. C'était bien un homme de son temps. Dans la seconde salle, Madame Sinnig-Haas a voulu faire connaître la « philosophie » picturale de l'artiste. D'où de nombreuses citations extraites de ses écrits. Par exemple: «Je n'invente jamais, tous mes paysages sont des portraits » ou encore « les paysans, si on les écoutait, on ne les peindrait qu'en bourgeois », alors que Lhermitte veut les représenter tels qu'ils sont dans leur vie quotidienne. Parlant de Mont-Saint-Père, il confie: « c'est ici ma vraie place dans l'ensemble des choses. Ailleurs, je ne suis guère qu'un passant, un curieux ».

Journal L'Union, 24-25 décembre 2002


Cliquer pour agrandir

La rue Haute de Mont-Saint Père, Huile sur toile de Léon Lhermitte, 1872
© musée Jean de La Fontaine
 


septembre 2002-décembre 2002

Le thème "Patrimoine et Territoires" de la dix-neuvième édition nationale des journées du Patrimoine permet encore pendant plusieurs semaines de découvrir vingt et une lithographies datant de 1821, sélectionnées parmi la représentation des Monumens [sic], établissements et sites les plus remarquables du département de l'Aisne, lithographiés par M. Edouard Pingret, peintre et professeur de dessin à Saint-Quentin, avec des notices explicatives rédigés [sic] par M. Brayer, chef de bureau à la Préfecture de l'Aisne. Édouard Henri Théophile Pingret (1788-1875) est référencé "peintre d'histoire, scènes de genre, portraits, pastelliste, dessinateur, lithographe". C'est la première fois que ces lithographies sont exposées au musée. (Dans le lien, cliquer sur La maison natale, N°10)

DELIERRE CHEZ LA FONTAINE

 

aquarelle de Delierre : illustration de la fable "Le cochet, le chat et le souriceau"

© musée Jean de La Fontaine

Cette aquarelle d'Auguste Delierre (1829-1891) complète les soixante aquarelles  qui font déjà partie des collections du musée. Elle vient d'être acquise par l'association pour le musée et  illustre la fable Le Cochet, le Chat et le Souriceau.

Trente autres aquarelles de cet artiste sont exposées  pour le Printemps des Musées, chez Jean de La Fontaine. Le thème retenu cette année : les cinq sens est largement présent dans les fables, l'exposition des aquarelles d'Auguste Delierre a permis de le mettre en évidence.

Dans le cadre des grands échanges entre les musées, le musée Jean de La Fontaine prête au musée de la Littérature de Varsovie cinq gravures de Salvador DALI (1904-1989) illustrant cinq fables de Jean de la Fontaine, chacune en rapport avec un sens. Notre musée fait partie des trois musées français sélectionnés par la Direction des Musées de France qui prêtent à l'étranger.

En échange, le musée Jean de La Fontaine devrait accueillir une sélection des oeuvres du grand poète polonais Adam Mickiewicz, en 2003.

 

"L'Alchimiste"

JUIN 2002


Avant restauration

 
Le tableau restauré
© musée Jean de La Fontaine

L'Alchimiste, tableau de David Téniers II, le Jeune (Anvers 1610-1690), entré dans les collections du musée par un don de Jules Maciet  vient de retrouver sa place sur les cimaises du musée.
Le mécénat du Crédit Agricole Nord-Est a permis la restauration de ce très beau tableau (huile sur bois), dont les étapes peuvent être suivies dans l'exposition organisée à cet effet, et visible jusque fint août dans l'espace des expositions temporaires du musée.
 

Le mot du Conservateur, dans le bulletin de l'association

L'Alchimiste ou "l'ombre et sa proie"

Tout est mystère dans l'Alchimie.

Contrairement à la fable, un alchimiste ne perd pas sa proie pour l'ombre, mais il est "l'ombre avec sa proie, fondues dans un éclair unique" selon la belle définition d'André Breton.
C'est grâce à Jules Maciet que l'Alchimiste de David Téniers II entra en 1877 dans les collections du Musée Jean de La Fontaine.
Influencé par Rubens, David Téniers II (1610-1690) fut sans doute le maître flamand le plus apprécié du 17e au 19e  siècle. Issu d'une famille de peintres illustres, époux de la fille de Brueghel de Velours, David Téniers II fut célèbre pour ses peintures de genre, son exécution finie, ses ombres et ses clairs-obscurs délicats, la subtile ironie de son réalisme.
 Les cours de Philippe II d'Espagne, et de Guillaume de Nassau aux Pays-Bas collectionnaient ses ouvres. Peintre de cour, conservateur des collections de l'Archiduc Léopold-Guillaume, cet illustre contemporain de La Fontaine fonda l'Académie des beaux-arts d'Anvers.
L'Alchimiste est un tableau qui appartient à la dernière décennie du peintre. Sa palette s'assombrit et la facture devient plus lourde. Ce thème de l'Alchimiste fut inlassablement repris par David Téniers II dont la plupart des grands Musées du monde conservent les tableaux.
Ses Alchimistes sont présents dans les collections des Musées de Dresde, Francfort, Brunswick, Stuttgart, Munich, La Haye, Madrid : le modèle de l'Alchimiste ne fut pas indifférent au peintre. Nous percevons l'atmosphère énigmatique du laboratoire où s'amoncellent les ustensiles de la recherche solitaire, soutenu par les assistants en tablier. Vieil homme en robe d'intérieur coiffé d'une calotte, notre Alchimiste attise et nourrit le feu à l'aide d'un soufflet. Ses gestes sont attentifs et recueillis. Comme tout alchimiste, il surveille le four du feu éternel "l'Athanor" - le feu qui ne meurt pas -.
Les instruments de son art l'entourent : sablier, mortiers, appareils de distillation, pots de céramique, carafes de verre. Il est âgé, les fruits de l'Alchimie appartiennent au Jardin des Hespérides - le jardin du soir -.
La présence du soufflet n'est pas anodine : dans la symbolique alchimique, "les souffleurs" (1) étaient les pseudo-alchimistes, les charlatans ou faussaires qui de tout temps ont cherché à abuser la crédulité publique.
 Si le souffleur est un charlatan, le chimiste n'est pas non plus un alchimiste malgré la confusion fréquente comme en témoigne une gravure de ce tableau, au Musée Lorrain de Nancy, intitulé "le Chimiste" L'amalgame était fréquent,  si le but de la recherche des chimistes était l'utilisation, celui de l'alchimie était autre.
L'Alchimiste est un philosophe, il agit en chercheur du Savoir, il recherche la Pierre Philosophale et l'Absolu : le remède universel capable d'opérer la transmutation de l'être et de la matière.
L'alchimie n'est pas un art de "fabriquer de l'or", c'est une spéculation spirituelle et ésotérique, une recherche secrète visant à ennoblir l'âme et qui s'est développée hors de l'Eglise. L'association entre le laboratoire et l'oratoire de l'Alchimiste est implicite. Le désir de l'Alchimiste est celui d'élargir l'empire de la lumière, l'unité de la  proie et de l'ombre.
Le 17e siècle, siècle de Téniers et de La Fontaine fut traversé par des rencontres entre des personnages rigoureux et des personnages énigmatiques, par des défenseurs de la transmutation des métaux comme le médecin hollandais Helvetius et Irénée Philalète "l'Amant de la vérité". Siècle de la naissance de la Fraternité des Rose-Croix, il fut aussi le siècle qui sanctionna l'Alchimie et la bannit des sciences humaines.

(1) cf. fable de La Fontaine :
l'astrologue qui se laisse tomber dans un puits (vers en caractères gras)