LES CASTELS DISPARUS,
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communications de Tony Legendre, présentées dans le journal L'UNION
au cours de l'été 2002 |
Paul Magnaud (1848-1926) entre dans la magistrature
comme substitut à Doullens (Somme) en 1880. Il est ensuite juge
d'instruction à Montdidier, Senlis et à Amiens. Il est nommé
président du tribunal de Château-Thierry en 1887.
Il va provoquer un véritable séisme judiciaire le 4 mars 1898.
Il acquitte Louise Ménard, 23 ans, fille-mère, sans travail ni
ressources, qui a volé un pain pour son fils de deux ans qui n'a
rien mangé depuis 36 heures.
Il est très vite surnommé« le bon juge » et la presse s'empare de
l'affaire. Le Figaro parle de charité chrétienne. C'est
l'introduction de l'état de nécessité qui sera commenté par de
nombreux juristes dans le monde entier.
Après avoir ensuite soulevé d'autres problèmes de société dans ses
jugements, il quitte Château-Thierry en 1906 et devient député. |
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Lucien MOYAT (1875-1949),
conseiller
municipal de Château-Thierry, à la suite de son père Adolphe,
durant environ quarante ans, conseiller d’arrondissement en 1938,
s’investit dans de nombreuses associations.
Il fut président de la Croix Rouge à Château-Thierry
pendant plus de vingt ans et de la Martiale, une société d’éducation
populaire : section gymnastique, fanfare, théâtre. Emule
du catholicisme social et proche, pendant un certain temps, du « Sillon »
de Marc Sangnier, il fut à l’origine
de l’installation des frères des écoles chrétiennes (St-Joseph)
dans la propriété Couesnon, place Thiers. Il
fut aussi le créateur et premier président du syndicat des propriétaires
forestiers de l’Aisne en 1920. |
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Magu (1788-1860) est le fils
d’un marchand de toile. Il apprit à lire et à écrire à l’école
du village de Tancrou près de Lizy-sur-Ourcq. Il
fut employé aux travaux des champs puis devint tisserand. La lecture
de Béranger et de La Fontaine l’incita à faire des vers.
II publia trois volumes de poésies. Le dernier volume
(1845) fut préfacé en termes élogieux par George Sand.
Ce poète ouvrier a chanté les champs, le village et a mis en vers
des contes et des histoires populaires.
Il a eu des rapports étroits avec Château-Thierry, en particulier
par l’intermédiaire de son gendre, un autre poète ou Jérôme-Pierre
Gilland, serrurier. Magu a d’ailleurs écrit des couplets pour
la fête Jean de La Fontaine. |
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Louis Mieroslawski (1814-1878) est né en France, à
Nemours d'une mère française et d'un père polonais, exilé, patriote
ardent.
Après l'échec de la révolution de 1830 en Pologne, à laquelle
il avait participé, ce jeune lieutenant se réfugia en France et
s'installa à Château-Thierry en 1834.
Le maître de poste Souliac le mit en rapport avec Jean-Pierre-François
Lecart, maître de dessin au collège.
Le principal du collège lui confia un poste de professeur de mathématiques.
Il écrivit une histoire de la Révolution de Pologne (1835),
imprimée à Château-Thierry.
Mieroslawski, désigné par ses compatriotes exilés, comme l’un
des chefs d’une nouvelle insurrection contre l’oppresseur de sa
patrie, rentra en Pologne en 1846.
Il revint quelques jours à Château-Thierry en 1863 pour visiter
ses vieux amis. |
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